Mes Reveries Poètiques

     Les compositions réunies sous le titre "les pensées du roseau" ont été réalisées il y a fort longtemps, durant mon adolescence. La quinzaine d'année déjà visée sur mes frêles épaules pour combattre le monde, me voilà plongé (à l'époque) dans un univers d'adulte incompréhensible et indéchiffrable pour moi. Pour me battre, je n'avais pour arme que mon stylo et un carnet. Un carnet hors du commun, qui était bien différent de ceux que l'on pouvait s'acheter dans le commerce. De mi-format A4, ouverture dans le sens de la hauteur, chaque feuille est aussi translucide que l'eau qui dévale un ruiseau de haute montage. Quand je le manipule, je suis toujours étonné par l'infime épaisseur des feuilles. Pire que du papier de cigarettes !. Mais ce qu'il a de particulier ce qu'il porte sur sa page de garde interieure, quand on l'ouvre,  c'est la signature de mon Père. C'est ma grand-mère paternelle, je crois, qui me l'a donné. Mon père l'a sans doute vu quand je le manipulais. Je n'ai pas souvenir qu'il m'est dis quoi que se soit. Ce curieux petit carnet porte en bas à droite la mention:

"Cadeaux des Services Sociaux de l'Organisation Provinciale des Volontaires, zone de Manica et Sofala".

 Sans doute mon père l'avait-il obtenu...Je n'en sais rien !

Toute ces années ont passé. Maintenant je m'apperçois que ce petit carnet d'une couleur rosée déjà vieilli par les ans, prend de plus en plus de valeur à mes yeux.

     Voici les mots que j'ai écris il y a plus de vingt ans...

     "En premier lieu, je voudrais remercier ceux qui m'ont offert ce carnet. Si je l'ai intitulé "les Pensées du Roseau", c'est que comme le dit d'une part Pascal Blaise" l'homme est un roseau, le plus faible de la nature, mais c'est un roseau pensant. Il ne faut pas que l'univers entier s'arme pour l'écraser".

     D'autre part, l'homme, même le plus fort, le plus intelligent ou au contraire le plus bête, le plus fourbe des hommes, garde toujours ses pensées secrètes que nul ne peut pénétrer. C'est cette force qui fait que l'être humain est unique. Ne nous laissons pas abattre par ceux qui nous entourent, y compris par notre propre enourage famillial. Nos pensées ne sont pas les leurs !

    J'avais besoin en outre d'établir une sorte d'équilibre entre les différents endroits ou j'ai passé mon adolesence. Cela n'a pas été facile...Cet équilibre je l'ai mis par écrit. Comme le dit l'adage populaire, il faut de tout pour faire un monde, et bien oui j'ai écris avec les seules armes à ma disposition: mon adolecence, ma courte vision du monde des adultes, et ma quête d'un amour absolu... Comme aimait à le souligner ma grand mère maternelle, on ne mélange pas les a avec les b.

A vous, Chers lecteurs de vous approprier ce délirant casse tête."

Corroiois, ce 24 janvier 1884